Afin d'acceder au résumé de Thorgal, tome 36 : Aniel, merci d'activer Javascript.
Voilà que Thorgal est enfin arrivé au bout de sa quête : il a enfin récupéré son fils Aniel des mains des mages rouges. Mais dans la précipitation, il se retrouve sur une embarcation de fortune, avec Petrov et Souléma, alors qu’Aniel est au plus mal. Les vents les portent jusqu’au royaume de Zhar… Et c’est là que l’on voit la grosse ficelle : on part de Bagh Dadh et en un tournemain, nous voici dans la mangrove du pays de Zahr : un procédé un peu facile pour rebondir sur l’album « Le Mal Bleu », l’un des meilleurs de la série selon moi, et donc de récupérer un petit peu de l’aura de ce dernier.
Il est vrai qu’il est agréable de renouer avec cet environnement et avec ses personnages : Thorgal y retrouve Zim et le prince Zajkar. Mais la situation a bien changé puisque de nouvelles arrivantes, le Yeenhas, envahissent le territoire. Il reviendra donc à Thorgal de combattre ses amis à repousser cette invasion, tout en tentant de sauver Aniel. Et comme Armenos a déjà sauvé Jolan dans le passé, il pourra certainement faire quelque chose pour Aniel… En s’appuyant sur un univers connu et apprécié, je ne pouvais que tomber sous le charme de cet album…
C’était sans doute le pari du scénariste. Mais la narration n’est pas vraiment au rendez-vous. Le rythme est assez hâché : Thorgal arrive à s’introduire dans la place forte des Yeehnas, et à kidnapper leur reine sans que l’on sache vraiment comment, à la faveur d’une immense ellipse que l’on regrette un petit peu. Une ellipse qui aurait pu être évitée en rognant un petit peu sur cette histoire de cueillette de plantes carnivores avec Armenos, qui, pour le coup, n’apporte pas grand-chose au récit et surprendra par les choix scénaristiques un petit peu ridicules et attendus autour de cette cueillette.
L’album semble ainsi assez maladroit dans sa construction, d’autant que l’on se demandait s’il fallait vraiment cette étape sur le trajet retour de Thorgal. Il tombe sur le royaume Zhar par hasard, et n’avait pas de plan établi. On ne pourra donc pas être vraiment surpris d’avoir l’impression qu’il y a un peu de remplissage dans cet album.
Un album auquel j’aurais pu décerner un 3/5 uniquement, compte tenu de ce rythme un petit peu poussif et d’un scénario fragile. Mais quelques éléments relèvent le niveau. Il y a tout d’abord le dessin, qui est exécuté par le maître lui-même, et qu’il est bon de retrouver, même si le style peu sembler parfois un peu surchargé, au détriment d’une certaine rigueur dans les proportions. Mais le trait est plus que charmant, et la mise en couleur très réussie. Il y a ensuite la nature d’Aniel qui se révèle en toute fin d’ouvrage, qui est assez éloigné de la naïveté de la famille de Thorgal : la vraie personnalité d’Aniel pourra représenter une surprise pour ceux qui s’attendaient à des retrouvailles familiales totalement heureuses. Enfin, ce 36ème tome marque la réunion des deux autres séries dédiées respectivement à Kriss de Valnor et à Louve. On pourra s’étonner que Thorgal ne soit plus surpris que cela de retrouver Kriss mais dans l’ensemble ces dernières pages permettent de faire se rejoindre les histoires de Jolan, Kriss et Louve (même si, pour cette dernière, on sent bien que les aventures qu’elle a vécues de son côté ne sont pas déterminantes pour la suite des événements).
Je voyais d’un bon œil ce retour au pays du « Mal Bleu », mais la façon d’y arriver, ainsi que les actions qui s’y déroulent, n’ont pas eu l’impact que j’espérais et on se retrouve alors avec une petite aventure supplémentaire de Thorgal, qui présente comme unique intérêt de présenter une nouvelle ennemie pour Thorgal. En revanche, la fin d’ouvrage, qui permet à tous les personnages de se retrouver et à Aniel de trouver sa place, permet de construire de nouvelles bases solides pour que la série reparte désormais sur un autre arc.